Groupement des Oléiculteurs

de Haute Provence et du Luberon

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l'Echappée Provençale

Le comté de Provence fut un des grands fiefs du royaume rodolphien de Bourgogne. En 948, Conrad le Pacifique, grâce à l'appui d'Otton, roi de Germanie, a récupéré le territoire au sud du Viennois jusqu'à la mer Méditerranée qui avait été excepté de la cession faite en 932 par Hugues d'Arles à Rodolphe II de Bourgogne. Pour tenir ce territoire, Conrad va nommer des comtes relevant de lui et choisis hors de Provence car Conrad n'ayant pas de domaine particulier en Provence, il n'en avait qu'une propriété théorique et souhaite avoir des comtes qui lui soient fidèles. Il a choisi deux frères originaires du Mâconnais, Boson et Guillaume, fils de Rotbald ou Roubaud17, le premier comte à Arles, le second comte à Avignon. Il semble que les deux frères agissaient de concert, le cadet étant subordonné à l'aîné pour la gestion du nord, du centre, de l'ouest et du sud-est du comté de Provence. À l'est de la Provence, Conrad a nommé un troisième comte, Grifo ou Griffon, comte d'Apt18 et de Glandèves, pour administrer la Provence alpine. Ce choix de deux comtes d'une même famille à Arles et à Avignon a peut-être pour origine le fait qu'Hugues d'Arles avait, sous le règne de Louis l'Aveugle, unifié l'administration du domaine en Provence. Pour limiter le risque de voir s'affranchir le comté de Provence de sa souveraineté, Conrad a divisé la souveraineté en nommant deux vicomtes19, à Marseille20 et à Cavaillon. Les territoires confiés aux seigneurs de Marseille et de Cavaillon sont distincts de ceux des comtes d'Arles, Avignon et Apt21. La vicomté d'Apt a disparu rapidement, vers 1017-1018. La nomination de seigneurs distincts à Marseille prive les comtes d'Arles et d'Avignon d'un accès aisé à la Méditerranée. Cette création de la seigneurie de Marseille apparaît dans un acte daté du 7 octobre 948 où sont cités l'évêque de Marseille, Honorat, Arlulf et Boson. L'apparition du terme vicomté pour Marseille date de 977. L'autonomie de la vicomté de Marseille par rapport au comté de Provence n'a cessé qu'avec l'action d'autorité de Charles d'Anjou, en 1252 et 125722. Conrad ne s'est rendu dans le comté de Provence qu'en 963. Les rois de Bourgogne semblent avoir porté peu d'intérêt à la Provence. Pendant les règnes de Conrad Ier et de son fils Rodolphe III on ne leur connaît que 4 ou 5 actes concernant la Provence23.

En 972, à la suite de l'enlèvement de Mayeul, abbé de Cluny, Guillaume Ier et Roubaud, avec l'aide de seigneurs provençaux et du marquis de Turin, libère la Provence des Sarrasins qui depuis le massif des Maures (au-dessus de Saint-Tropez) pillaient la région. La bataille de Tourtour marque la victoire définitive de Guillaume sur les Sarrasins. Cette campagne militaire contre les Sarrasins, obtenue sans les troupes de Conrad, masque en fait une mise au pas de la Provence, de l'aristocratie locale et des communautés urbaines et paysannes qui avaient jusque-là toujours refusé la mutation féodale et le pouvoir comtal. Elle permet à Guillaume d'obtenir la suzeraineté de fait de la Provence. Il distribue les terres reconquises à ses vassaux, arbitre les différents et crée ainsi la féodalité provençale24. Nommé marquis en 975, Guillaume fait d'Arles sa capitale.

En 1019, Emma, marquise de Provence, se marie avec Guillaume III Taillefer, comte de Toulouse, transmettant les droits de la lignée de Roubaud à la maison de Toulouse. En 1112, Douce de Provence, héritière des droits de la ligne de Guilhem, épouse Raimond-Bérenger III, comte de Barcelone, qui devient Raimond-Bérenger Ier de Provence. Les maisons de Toulouse et de Barcelone entrent alors en conflit pour le marquisat. Pour aboutir à un traité en 1125 entre Raimond-Bérenger et Alphonse-Jourdain de Toulouse, qui partage le comté entre un marquisat au nord de la Durance, attribué aux comtes de Toulouse, et le comté au sud, attribué aux comtes de Barcelone, lesquels s'opposent entre 1144 et 1162 à la maison des Baux au cours des guerres Baussenques. En 1193, Alphonse II de Provence épouse Gersande de Forcalquier, ce qui donne naissance au comté de Provence-Forcalquier.

Pendant cette période, le comté d'Orange, vassal de la Provence, est érigé en 1181 en principauté.

À la mort de Boson II d'Arles, ses deux fils - Guilhem dit le Libérateur et Roubaud - se partagèrent en indivis le comté, indivision que maintinrent leurs descendants. La branche issue de Guilhem a donné celle des comtes de Provence, celle issue de Roubaud a donné, à partir de 1054 les comtes de Forcalquier et les marquis de Provence.

En 972, à la suite de l'enlèvement de Maïeul de Cluny, abbé de Cluny, Guillaume Ier et Roubaud, avec l'aide de seigneurs provençaux et du marquis de Turin, libèrent la Provence des Sarrasins qui, depuis leur forteresse du Fraxinet, pillaient la région. Cette campagne militaire menée sans les troupes de Conrad Ier de Bourgogne, est l'occasion d'une mise au pas de la Provence, de l'aristocratie locale, des communautés urbaines et paysannes qui avaient jusque-là toujours refusé la mutation féodale et le pouvoir comtal. Elle permet à Guillaume d'obtenir la suzeraineté de fait sur la Provence. Il distribue les terres reconquises à ses vassaux, arbitre les différends et met en place ainsi la féodalité provençale. Nommé marquis en 975, Guillaume fait d'Arles sa capitale.

Rodolphe III de Bourgogne n'ayant pas de postérité, il institue Conrad II le Salique, empereur romain germanique, pour héritier. À la mort de Rodolphe en 1032 le royaume de Bourgogne - et avec lui le royaume d'Arles dont le comté de Provence faisait partie - est rattaché au Saint-Empire romain germanique. Toutefois la suzeraineté de l'empereur romain germanique sur la Provence ne fut ensuite que nominale et théorique.

En 1019, Emma, comtesse de Provence, se maria avec Guillaume Taillefer, comte de Toulouse, transmettant les droits de la lignée de Roubaud à la maison de Toulouse. Le titre de marquis de Provence passa définitivement à cette maison à compter de 1093. En 1112, Douce de Provence, héritière des droits de la ligne de Guilhem, épousa Raimond-Bérenger III, comte de Barcelone, qui devient Raimond-Bérenger Ier de Provence. Les maisons de Toulouse et de Barcelone entrèrent alors en conflit pour le marquisat. Un traité fut conclu, en 1125, entre Raymond-Bérenger et Alphonse-Jourdain de Toulouse : par celui-ci, le comté de Provence fut divisé en un marquisat au nord de la Durance - attribué aux comtes de Toulouse - et un comté au sud, attribué aux comtes de Barcelone. Parallèlement le nord-est du comté de Provence était devenu indépendant de fait autour du comte de Forcalquier. En 1193, Alphonse II de Provence épousa Gersande de Sabran, petite-fille de Guillaume II comte de Forcalquier, ce qui permit au comté de Provence de récupérer le sud du comté de Forcalquier, tandis que le nord de ce comté, autour de Gap et d'Embrun, passait sous suzeraineté du Dauphiné. C'est ce fait qui explique la présence du blason au dauphin dans l'actuel blason de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur.



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